Dans cette séries d'autoportraits, mon visage disparaît derrière une virgule de verre soufflé réalisée à Murano à la dimension de mon visage.

La virgule est un discret fragment d'écriture, un mince bout de langage, c'est l'élément le plus ténu dans le champ de la signification. Une virgule est la trace d'une respiration, un morceau de langage immatériel. Ce petit bout de langage est moins encore qu'un simple point, moins significatif, moins péremptoire, moins définitif.

Outre cette série de photographies où elles dissimulent mon front et une partie de mon visage comme sous une excroissance, une extension du domaine mental de l'impossible à signifier, ces virgules s'accrochent au mur comme de petites sculptures de verre quasi invisibles, translucides, fragiles, précises et baroques, qui se présentent comme de subtiles respirations dans l'espace. J'intitule ces étranges petites sculptures : Respiration Pieces.

K. Y.
2006.
Tombeau, Actes Sud